• CRISE DE CLIS A BEAUNE : ces enfants exclus de façon invisible

    CRISE DE CLIS A BEAUNE !

    Le 15 avril dernier se tenait une réunion publique organisée par un syndicat enseignant de Côte d’Or. En pleine période d’annonce de fermetures de classes et de mobilisation de la communauté éducative, le sujet de cette réunion n’en était pas moins grave.

    Mr Francis Mignardot, enseignant référent de la circonscription de Beaune, accompagné d’Olga Jacques, déléguée syndicale du SNUIPP21,  ont présenté aux parents d’élèves, aux enseignants et au journaliste du Bien Public présent,  la  situation alarmante que vivent certains élèves beaunois en grande difficulté scolaire. Ces enfants sont exclus de façon invisible du système scolaire.

    Ces enfants, ce sont 13 élèves de différentes écoles beaunoises. Ils ont fait l’objet d’une notification de la CDA-PH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées) qui leurs octroie, après examen de chaque dossier et au vu de leurs difficultés, une place dans une classe d’enseignement adapté appelée CLIS (Classes pour l’Inclusion Scolaire).  

    Cette décision est une chance pour un élève en grande difficulté ; une chance d’être accueilli dans une classe à effectif réduit, de 12 élèves au maximum ; une chance d’être accueilli par un enseignant formé spécifiquement à la grande difficulté et aux handicaps, et par une AESH (Accompagnant Elève en Situation de Handicap, une personne chargée d’aider les élèves à réaliser leur travail) dédiée à temps complet à la classe ; une chance d’avoir le temps d’apprendre ce qu’il est capable d’apprendre : une chance d’être bien à l’école et de réussir.

    Cette chance que l’on a donnée à ces 13 élèves en prenant cette décision, celle de leur donner une place en CLIS, et bien cette chance est une illusion. En effet, Beaune dispose de 2 classes CLIS au sein de l’école Champagne, soit  2 x 12 = 24 places. Ces 2 classes sont complètes d’année en année. Que deviennent alors les enfants en attente de place en CLIS ?

    Faute de places disponibles à Beaune, ces enfants restent scolarisés dans une classe ordinaire, en attendant qu'une place se libère. On peut saluer le dévouement des enseignant-e-s ordinaires, non -spécialisés, qui s’efforcent d’adapter les apprentissages aux difficultés de ces enfants afin qu’ils puissent être le mieux possible à l’école, mais cette situation n’est satisfaisante pour personne.

     Parmi les 13 élèves dont il est question, 5 sont dans cette situation depuis cette année, 5 sont dans cette situation depuis 2 ans, et 3 le sont maintenant depuis 3 ans !

    Qu’est-ce que cela représente en terme de souffrance quotidienne pour ces enfants, confrontés jour après jour, au dégoût d’une école qui va trop vite, à l’échec permanent, à la destruction de l’estime de soi ?

    Comment peut-on écrire dans le code l’éducation  (article L111-1)  que : « L'éducation est la première priorité nationale. Le service public de l'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l'égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative. Il reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d'apprendre et de progresser. Il veille à l'inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction.[…] » et permettre que tous ces enfants soient de fait exclus de l’école ?

    Cette exclusion, elle se fait d'une  façon pernicieuse parce qu'invisible, puisque ces enfants, eh bien oui, ils vont bien à l'école! Le système ne les rejette pas en apparence. En apparence seulement, puisqu'il ne met pas en place les moyens d'accueillir ces enfants dans le respect de leurs différences et de leurs difficultés, en les obligeant à poursuivre un cycle ordinaire quand les institutions décisionnaires admettent que c'est une enseignement adapté qui est la meilleure (la seule ?) chance de réussite pour eux ?

    Il est urgent d’ouvrir une nouvelle CLIS dans une école publique à Beaune ! Faisons cesser cette exclusion !

    Des enfants beaunois souffrent, il faut nous mobiliser !

    Demandons à :

    ·         Monsieur le Maire de Beaune

    ·         Madame la DASEN

    ·         Madame l’IEN de circonscription

    ·         Monsieur le Défenseur des Droits

    de faire respecter le droit de ces enfants à l’éducation, en accord avec la décision prise par la CDA-PH.

     

    Contactez-nous !

    Carole Bernhard, déléguée des parents d’élèves de l’école élémentaire Peupliers de Beaune, co-secrétaire de l'association Alternative Citoyenne en Pays Beaunois

     

    Lire aussi la déclaration préalable du SNUIPP21 au CDEN du 21 avril (partie "1er degré")

     

     

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